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    Plages : 33. Livret : 16 pages. Durée totale : 60’12.

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1.
Prologue 02:14
Là où l’on prêche les araignées d’argent tissent des fils reliant les âmes – Là où l’on prêche les loups sont les gardiens des étoiles – La mer a rompu nos amarres la tempête nous porte elle nous remplit de feu
2.
Nous entrons dans un temps qui est le nôtre mais que barricadent des intentions qui ne sont pas les nôtres. Signes. Nous devenons notre propre apocalypse. Nous sommes pris entre possibilité et hypothèse. Les phrases forment un puisard dans lequel nos fonctions leur gravitation perdue essayent de se mettre à la vitesse d'une autre lumière.
3.
Vol de nuit 01:31
Sous le manteau des mémoires – les océans les continents – vol de nuit – secret primal – constellations nos âmes sont les étoiles – derrière les ombres je vois la fin où tout commence ivre de joie et de démence – les chants sacrés et les Mystères les loups de l’aube au blanc matin de l’Univers – et toi – toi tu te souviendras – poussière d’opium au firmament – et toi – toi tu survivras éternel – vol de nuit
4.
La Machine 01:52
Vol de nuit. Le camion est un oiseau de fer. Musiciens et instruments nous sommes tous là. Assis sur ses ailes. Nous survolons des plaines entières infestées de fabriques monstrueuses qui battent le feu et l’acier. Pieuvres mécaniques. Industrie planétaire de fantômes et de fer. Des plaies comme des volcans. Des furoncles de laves bouillonnants. Des vapeurs crasses électromagnétiques. Des totems démoniaques de tôles et de rouille de citernes et de poisons. Orifices noirs huileux. La Machine. Les camps de production. Les automates de chair et de plombs. Holocauste. La Machine – Le Mouvement du Monde. Des lumières rouges au loin. Des villes immenses magiques. Tentaculaires. Vénéneuses. Cicatrices Notre Mère. Mégalopolis. Des veines des artères des serpents d’argent là où la prière et le crime pleurent en dansant. Capitaux de la douleur la guerre des chiens contre l’eau pure. Loin des prairies loin des panthères. Cicatrices notre mère. Ô grand siècle de l’échange et de l’esclave sache que l’homme n’a pas d’âge et que l’ange est son frère.
5.
Tout l’or abandonné dans les limbes toxiques – les poisons qu’exhalent les soleils pourrissants – le tranchant des lames chiennes – ne changeront pas l’éclat fondamental du cœur – même réduit à la molécule ultime – à la plus petite flamme vacillante
6.
Ma vague, mon silence, mon désir, mon étoile. Ma couleur, mon souffle, mon immensité. Mon envie de tout, mon geste de rien. Mon apnée, ma douceur, mon repos, mon éveil - De vous de nous de l’instant du temps d’entre tous de l’intérieur de ces vies. De tout ça, il faut écrire sans frémir. De ces moments de ces lèvres qui se croisent de ces fièvres qui empoignent de ces bras qui se décroisent de ces uniques de ces je t’aime - Ma nuit profonde, mon jour infini, mon horizon, mon soleil, mon vertige, mon ciel ouvert, ma lettre inachevée. Ma mélopée, ma poésie, mon fleuve, mon océan, mon détroit, mon rire - De ces ancres jetées de ces verres partagés de ces mondes oubliés. De tout ça, il faut écrire sans faillir. De ces deux qui ne font qu’un de ces deux qui font tout de ces immenses de ces précieuses de ces lointaines De ces mondes de renverse, de tout ça, il faut écrire sans mentir - Mon jour qui porte mon jour qui importe mon jour qui emporte. Mon instant, mon présent, mon lendemain, mon hier, mon secret, ma lumière - De l’envie des corps et des plis des yeux en éveil de ces mots dans le cou de ces mots qui retiennent de ces mots qui reviennent. De tout ça, il faut écrire sans pâlir - Ma vie, mon sens, mon plaisir, ma confiance, ma chute, mon calme et ma tendresse. Mon improbable baiser. Mon baiser inespéré. Mon infini baisé - De nous de vous de ces nuées de ce rien de ce tout ça, il faut écrire. Où trouverons-nous la force de relever ces millions d’étoiles échouées dans la nudité ? Que de poussière sous les ongles. Que de songes dans le ventre - Mon étoile, Ma pavane, Mon sommet, Ma vague, Mon ivresse que j'aime tant et tant…
7.
Quel âge 01:43
Nuit. La route. Des villes, des visages, des fantômes, des comètes. Kaléidoscope détraqué dans ma tête. Quel âge est-il ? Quelle heure sur la planète ? Est-ce que l’Histoire ? – Est-ce que – Le Temps n’existe pas. Il y a autre chose. Autre chose qu’un grand ruban qu’on cloue aux tableaux des écoles montrant aux enfants un « après » et un « avant ». Il faut chercher ailleurs. Il faut chercher plus près, tout près. A l’intérieur. Exploser les horloges, brûler les cartes. Restent les liens, les connexions. Un réseau immense de présences et de vibrations planant hors de l’espace et du temps. Quelque chose d’au-dessus, d’en dedans. Un langage, un autre langage. Voie lactée impalpable et secrète qui nous lie les uns aux autres.
8.
Mon cheval a des ailes mon cheval va vers la lune viens je t’emmène mon épaule est un rhinocéros mon épaule est une gazelle viens je t’emmène allons sauver quelques baleines
9.
Villes 03:14
Les villes, les grandes villes de tous les pays du monde sont d’immenses campements. Comme si d’interminables convois venus de nulle part avaient eu pour ordre soudain de stopper net et de ne plus bouger. Stopper les chariots, les caravanes. Délester le dos des hommes, des chameaux, des ânes. Tomber les sacs et les paquetages. Tomber un bout d’histoire. Planter un épi de maïs, un totem, une croix, un tramway et une bombe atomique. Pour que les peuples se frottent et se frappent. Un territoire à défendre. Des mendiants, des boutiques, des bordels. Des nuits crues, des couteaux, des palais. Des meurtres et des prières qui se mêlent en orgies de cris et d’odeurs. A la recherche du matin clair. Extase aveugle et hurlante. Jusqu’à la prochaine mort. Jusqu’à la prochaine vie. Des maîtres et des esclaves. Des maîtres esclaves des esclaves qui ne voient pas encore qu’ils sont issus d’une même respiration. Qui ne voient pas encore qu’aucun de leurs dogmes ne résistera à la loi éternelle de la grande unité. Qui ne voient pas encore les filets d’argent qui relient les âmes, toutes les âmes. Parce que les étoiles ont des bras. Parce que les étoiles ont des mains qui tissent la maille des filets dans le silence des crépuscules et le sommeil des océans. Parce que tout ce qui est a toujours été et sera toujours. Parce que c’est l’heure où d’étranges prières s’élèvent et se cognent conte les murs des prisons. Parce que c’est l’heure où la nuit crie sur les orphelinats de Bangkok. Parce que c’est l’heure où les amazoniens se frayent un chemin de songes et de visions dans l’autre monde. Parce que c’est l’heure où je jouis au ventre de la grande ville.
10.
D’écume amoindrie entre les roches près des mouillages l’attente au bord de la dissolution tu demeures ici sur les sables chevillés aux lisières à ces tournoiements dans l’ivresse porté à incandescence de blancheur dans le feu d’oiseau disparu avec le vent sous les pierreslavéesde soleil l’horizondes jours s’absorbent dans son ombre d’ombre des contours par glissements ta main au centre L’écume neige des vagues cognent ton crâne et tu danse parmi les galets chavirés d’avant le jour en toi la nuit s’écoule peinte d’énigme transparent à ta bouche à ta langue d’oset de roches frottés d’écume ici à la croisée tu m’accueilles dans les fracas et je te dis que la nuit est sans réponse sur les vitres de nuages au fond d’un puits. Quelque chose tombe dans un feu de plumes et de coquillages et tu frappes 7 fois le sol 7 fois le seuil de la maison et tu penses 7 soleils et 7 lunes, sept planètes 7 éléments avec la farine de l’air (les atomes) le soir remonte le courant invisible du passé dans ta voix ici ton nom n’a pasde visage mêlé à l’amplitude des contrées insulaires de l’esprit les chemins  nous contournent à flanc de l’île Pointe du Pern de longues vagues secouent l’horizon un petit filet d’eau circule dans nos rêves
11.
Délices 02:01
Les pluies torrentielles d’Abyssinie quand le Nil s’écoule en prières il prend cette couleur sang dont parlent les livres perdus alors le pourpre et l’or s’enfoncent dans nos bouches mouillées de bonheur les lointains peignent le ciel d’une fièvre orangée et le souffle tiède dans nos cheveux et nos mains qui se chahutent et tes yeux et nos rêves délices – délices – l’océan est un chant miraculeux qui nous pénètre et nous peint la vie de l’univers les forces secrètes de la Grande Mère silence – silence – là-bas les cimes des navires fantômes renaissent et nous saluent tous les pays sont en toi Auguste Blanqui prend la mesure du pavé parisien pendant que Cervantès nous revient il pose à nos épaules ravagées le sourire de l’ami qu’on attend à ses pieds se tortillent nos sacs de pauvreté nos sacs pleins de joyaux L’Eternité l’ami nous l’a ramenée ouvrons nous avons tellement de chansons
12.
L’escale 01:39
Ensablé, le Chant attend à l’escale et entonne l’exil. Échouée, une entaille inachevée patiente devant les esquisses. Nous sommes parvenus au rivage, là où le visage de l’homme sombre aux reflux, à la fin des paysages. Combien de Chants ? Combien de Chants eut-il fallu pour fabriquer le poème de l’homme
13.
Les loups sont les gardiens des étoiles. Ils sont les grands voyageurs de l’espace, de la matière et du temps. Ils sont l’autre face de notre inconscient. Tout n’est qu’éternel présent. J’ai la sensation du monde. Langage d’avant les langues. J’entends ta voix dans le vent comme un refrain sur mon chemin. Dehors le crépuscule se hisse doucement. Baiser de sang posé sur l’œil bleu du firmament. C’est la nuit qui peine à lâcher sa longue traîne de brumes. Instant sacré. C’est ta peau, ton odeur. C’est nos corps au ventre chaud du monde. J’entends ton rêve et je sais que tu entends le mien. Maintenant la bougie s’est éteinte et j’écris à la lueur de mon âme. Je sais que tu m’emmèneras dans le palais des vents au cœur d’un monde sans horloges ni cartes.
14.
Le siècle des ombres et la marche des blindés l’envol des missiles pour des civilisations de progrès et de raison mais c’est déjà loin tout ça on avance au lendemain de Treblinka on n’oublie pas on avance dans l’illusion de la sagesse – des guerres saintes et des fièvres noires Darwin et l’histoire du monstre à deux pattes aux coins des rues au sexe des villes – des oiseaux de fer de feu et d’acier qui dansent autour des tours et viennent s’écraser amen on n’oublie pas on avance dans l’illusion de la sagesse mais ça saigne sous les totems pendant qu’enfle la panse des occidents petits sergents du nouveau monde et l’ozone qui protège pour quelques heures encore ô divins prophètes du nucléaire du haut de vos noires échasses dites-nous encore comment sauver la terre voici venu le temps des rires et des chants neuroleptiques et cathodiques des sociétés marchandes en stratégies d’aliénations lobbyings neuro-marketés matraqués sous le grand cortège des écrans du néant rongeant les câbles du cerveau de l’enfant et la mort lente et déguisée de la pensée réseaux commandités de criminels et de banquiers – le siècle des ombres – moi je cherche la lumière l’aurore céleste et le crépuscule des loups l’appel des peuples qui se lèvent compañeros et camarades je cherche la lumière et l’encre des poètes au ventre de l’orage le soufflé des chamans l’amour du fruit et le sacre de l’arbre les vibrations du monde et tous les possibles de l’espoir pour une conscience nouvelle je cherche la lumière et le feu qui enfante je cherche la lumière.
15.
Mon bel amour, je t’envoie un peu de ce chêne qui a déjà vécu cent fois ma vie, un petit bout d’écorce que je te demande de glisser sous ta peau, un rameau pour épingler le dernier soleil de septembre. Je t’envoie un peu de ce chêne qui a déjà vécu cent fois plus que moi, un peu de son immortalité qui me fait déjà défaut, une page de mon cahier comme une feuille arrachée, une feuille de mon adieu désespéré comme un dernier baiser.
16.
Je m’envole de mon corps Et l’encre du voile s’estompe Dans la fissure d’un instant Ce sont des ombres qui coulent dans nos veines Et ce monde-là, ses lambeaux Sa récolte désolée, son poème inchanté Je m’envole vers le tracé des lunes Le Chant qui se tait La figure de la Pierre Je m’envole Tisser le sonnet de la terre Et scruter la parole perdue des forêts
17.
Dis-moi les mots qui brillent là-haut je tiens ton cœur entre mes rêves dis-moi les mots qui brillent là-haut cracher les flammes sur les banquises les météores les gouttes d’or derrière la lune se cache ton corps il est si blanc comme on s’endort je tiens ton cœur entre mes rêves la nuit est pleine de rires d’enfants j’ai vu l’Indien qui parle en songes porter la paix des calumets au jour d’amour les loups ont faim fumeurs d’opiums et de chemins glissant l’étoile jusqu’à nos mains cherche les âmes nous sommes le fruit dis-moi les mots qui brillent là-haut je tiens ton cœur entre mes rêves dis-moi les mots qui brillent là-haut
18.
Les poètes 00:54
Ils n’existent pas, les poètes Ils naissent sans cesse Et surgissent sans prévenir De la glaise du Poème. Qui est-il cet autre qui nous rêve ? Ils vont se chercher de par le monde Eux, les poètes La terre creuse et désœuvrée. Une chimère défigure la Parole perdue Et le poète entame son pèlerinage Un désert noir fond sur les blés Et le poète l’arrête d’un cri d’enfant Qui sait la lettre qui ouvrira la lucarne ? Il y a un être entier dans la paume de nos mains Et nous ne voyons rien Ou si peu – les poètes.
19.
À l’heure des eaux traquées, Rompues aux halages et au sang, Les ravines charrient des sons étranges. Ce sont secrets mourant de faim, Serpents errants, le long du chemin. À l’heure des étoiles hésitantes, Le nuage déchiré offre un archet de pluies. C’est l’heure où le carnaval se traîne, misérable L’heure où l’homme laboure sa folie. Quand, Égaré en chemin, L’homme désancré change le son de la voix Et renverse l’axe de l’orage.
20.
Avant de partir, J’ai déposé un dernier baiser Sur la bordure des étoiles Il pleut sur l’oraison Avant de partir, J’ai parlé avec l’ondée Sur les rives du désastreIl pleut sur l’oraisonLes ciels se sont brisésSur les eaux, la terre.Un léger feu, et le ventQui fendille les gouttes d’arbre. Ils sont l’ancienne histoire La statue de sel, Celle des hommes. Au loin, des forêts fusillées à l’aube. Auprès, des symphonies crépusculaires. Elles sont l’ancienneté de notre histoire, enfouie sous les pleurs de l’oraison - J’écris depuis cet instant L’après fin du monde. Là où, Des larmes de pluie s’écoulent Où les mots sculptent en secret D’illisibles insomnies. Je vis Passage de l’âme Là où, Des pierres écrivent Le paysage du feu. Je vis au sillage de sombres armées Et je m’empare d’un œil en silence. J’écris depuis cet instant, l’après fin du monde Et je vis dans un sourire arraché au sang des étoiles. Je le dis : Que la prose se taise maintenant Et laisse dériver l’esprit de l’eau.
21.
On sort du tunnel regarde c’est un autre jour une pluie nouvelle une renaissance qui nous coiffe de sa main d’or mais qui a lavé nos yeux qui a rendu nos mémoires vieilles d’autrefois à nos bouches d’enfant sommes-nous de passage sommes-nous les géants de l’océan
22.
Je suis de la terre et j’entre dans la lumière, un oiseau entre les dents, des océans plein les poches. J’avance. Je retiens. Je me fonds. Je suis ou peut-être en suis-je. Simplement. Finalement. Calme et réuni comme les branches d’un seul arbre.
23.
C’est une lande ou peut-être bien un bout de peau, une lèvre tendue, un lit de bruyère. Est-ce un grain de beauté ou un soleil déclinant ? Qu’il est difficile d’y voir dans ce monde de clair et d’obscur, de chants et de murmures. Vous, autres humains, dites-moi comment distinguer, les courbes d’une dune à celles d’une épaule ? Sachez que je n’ai jamais autant aimé l’odeur des arbres qu’en pensant au parfum de sa présence.
24.
Mes mains 00:52
Regarde mes mains, ce ne sont que des mains d’homme, lavées par les pluies, usées par le temps d’avoir cherché à retenir esquisses et serments. Regarde mes mains, ce ne sont que des mains d’homme, elles sont venues à toi. De la peau, effleurer l’infini et la nacre. Par la paume, caresser l’aube et le silence.
25.
Une éclipse rouge saigne la nuit et l’Invisible qu’on frappe – frappe – à coups d’espoir et de fracas pour qu’on nous ouvre soif de chair et d’au-delà quand les étoiles nous mangent le ventre et que le ciel nous tend son bras la nuit morphine nous a mordus venin des lunes de l’inconnu la vie est fièvre elle est si belle dans sa nuit nue j’ai volé l’encre des pirates pour dire ton corps gorgées de transes gorgées de cris entre tes jambes une éclipse rouge saigne la nuit
26.
Mon tout ce serait toi, ton ventre & ta pluie le recueil enclavé jusque dans ta splendeur, & tout ce que je voulais du plus grand faste & s'il est dans ma peau, dans ton attente immodérément longue, je ne peux absoudre ce qui soutient ma pensée dans ta peau Que je te vois si mal dans le carcan des mots, de cette enfance impardonnable, & ce qui est corrompu dans le buis de cette enfance-là Depuis l'étoile des Mages, des glissements de toutes tailles anéantissent les coutumes, ce que nous avons entaillé si désespérément & je sais aujourd'hui que plus rien ne reviendra
27.
Chaque instant de vie peut attiser la chance ; c'est pour cela que le fil des jours s'agglomère au soleil, & c'est autant de sang que la goutte au cœur blessé va fracasser au vent de l'if abandonné : & la trace des disparus dont il gardera le secret, la mémoire, se logeront au ventre chaud de Savonarole C'est comme l'aurore dans un ciel impossible,de ces sarcophages ciselés tout au long du cimetière, jusqu'à ce que l'on ne sache plus vivre ensemble ; tant qu'au prix d'une vraie ténacité je sépare les morts, les cavités & les cellules, & quelques os en prélude la tête du corbeau casquée d'espoir & de sarcasmes, ce qui sonne toujours aussi faux après la meurtrissure : à jamais le fil des jours offrira un visage inégal, amoindri, & marqué du même noir que de nos nuits Puis au centre, la splendeur élémentaire, balbutiante & parfaite, sertie d'un ultime doigté de nos ombres, pourra chanter que rien ne s'affranchira jamais plus ; comme le principe douloureux de notre quête...
28.
Aux vagues de pierres. Aux lames de silence. Parfois la nuit se paye d’étranges cadences. Alors on se pose là. Alors on repense. Des trésors dans le ventre. Moi quand je dors, je vois les anges. Ils me parlent tout bas, ils me parlent de toi. Petite fièvre tombée du ciel. Te dire encore ces autres vies contre lesquelles la mort n’est rien. Te dire aussi que c’était bien. Te dire. Où es-tu en cette heure pendue qui me tord ? Je sais que rien ne se perd. Je sais que les mots sont des oiseaux qui chaque jour repeignent le ciel. Je ne suis pas seul tu sais, j’ai mes chansons. Il suffit de lever les yeux. Il suffit de respirer. Je sais que le vent porte ton souffle à ma peau. Que les pourpres du ciel sont ta main qui caresse mon cœur. Je sais que l’orage chante nos nuits de fièvre. Je sais que la peur me crève le sang. Je sais que la révolte est éternelle. Qu’elle nous tient. Je sais qu’on ne meurt pas.
29.
Rêves 02:03
Où vont les rêves quand ils s’envolent puis disparaissent où vont les rêves reste l’empreinte tombée du ciel les nuits étranges le saut de l’Ange la pluie des âmes coule dans nos veines le sang des autres comme un seul cœur le vent la terre ou l’univers prends soin des autres prends bien soin d’eux chasseurs d’étoiles et de dragons je sais qu’on s’aime tous tout au fond cherche la joie ne pense qu’à ça cherche la joie le long silence des grands voyages vers l’autre monde l’autre langage
30.
Les guerriers silencieux à dévorer les carcasses ne se sont pas résignés à ce qu’on les oublie si je ne vois pas tout à l’heure la rature & la grâce la peinture à ma peau qui ne retient que la vie je ne sais quel secret va pourrir dans les rascasses j’ai besoin de grandir à l’envers au milieu y puiser aux ornières ce qui s’écrit – ce qui s’écrie voici qu’à nos passages se frotte le vrai granit au ciel de la cabane que l’on ne saurait départir c’est que les spectres jadis & les poètes y grandirent j’accueille comme il pleut le plaisir qui se fracasse je le sais se drosser là quand je viendrai dans le soir à la lampe merveilleuse où ce bleu si bleu s’est offert quelqu’un sait qu’elle se dresse à la picore des freux que la chambre fermée s’incline au songe heureux une cabane à la voix tant flottée se pliant à multitude l’on a souffert parfois d’y murer un amour trop étroit ceci est de ma route je ne vois plus la lumière ce sera jusqu’à l’os jusqu’à ce que nous mourrions pourtant je sentirai parfois au nombre du destin jaillir le feu véritable comme un rêve entrevu je ne sais alors quelle chaleur profonde quel mercure me saisira jusqu’en extase je scellerai au fond de moi jusqu’à la terre quand le hasard s’abolira dans les varechs qu’à notre écume aux fond des mers le jeu de dés disparaîtra
31.
Ce sont les mots qui ont le pouvoir de décisions. Une révolution est la rencontre de plusieurs idées dont elle est la réponse. Mais une idée ne peut être véhiculée que par les mots. Sans les mots, elle n’existe pas. Lorsqu’on dit d’une révolution qu’elle pourrit, c’est de son langage qu’il s’agit. Confondre la révolution avec la prise de pouvoir alors que c’est de prise de conscience qu’il s’agit, est-ce là la tare de la littérature ou de la politique ? D’un conflit violent entre politique et littérature, seule peut naître une œuvre. Là encore ce sont les mots qui décident. Il n’y a de révolution que celle du soleil !
32.
& je te sais dans le songe merveilleux, en apnée –& je te vois, comme nous nous serrons au sentier de la mer ; à l'estran de mes aveux que la joie te creuse & puis te lave : ô oui, comme tu feras relâche sur un amour si frais car ce qui salive au soleil c'est notre sens, & le silence que tu voudras poser à mes genoux de force ; que la déesse, dans la rondeur de l'astre, se lève pour que la chair frémisse à ce que l’œil a choisi c'est ce que veut le cœur, ce qui s'élève dans les replis : un corps d'homme, de femme & la splendeur... un corps de femme dont l'humus subtil ne pâlira jamais & que s’élance à la nuit, le chemin de la queste les clameurs qui déchireront les os, l'orgueil & le mépris : tu es un puits de chair, rempli de féerie
33.
Nuit 05:02
Nuit. Regarder les lettres de feu que dessinent les étoiles dans le grand noir. Sentir que l’encre coule dans nos veines et que tout reste à écrire. Nuit. La nuit nous prête ses mots. La nuit aiguise nos lames. C’est notre histoire. Nuit. Les mots sont « toutes ces vies qui vivent en nous et contre lesquelles la mort physique ne peut rien. » Nuit. Verser l’encre alimentant le vaste incendie de la pensée humaine quand elle n’est plus qu’une immense machine à produire et à obéir. Nuit. Sentir que nous gardons tout ; l’empreinte de ce jour mais aussi les marques d’une autre mémoire. Nuit. L’Ecriture est le lin de « cette corde tendue » dont parle Nietzsche. Cette corde, ce « pont au-dessus de l’abîme, cette transition », ce lien comme une bouche ouverte reliant à force de mots et de gestes, la douleur à l’espoir et l’homme à l’étoile. Nuit. Etranges sont les sentiers qu’on cloue parfois dans le ciel des nuits. Frissons. Intuitions. Flèches sensuelles qui percent les cuirasses. Regarde là-bas, vois ce que tu veux voir. Bois les mots qui te sont calice. Crache ceux qui te sont poison. Les mots sont d’étonnantes rencontres. Obscures, tremblantes, farouches, fugitives. Leur écho se cogne au ciel et vient rebondir dans les cœurs. Divins météores. L’Ecriture est le Fleuve. L’Ecriture est le Ciel. Le noir et le bleu des visions de l’imagination. Les dessins d’un langage à la fois mystérieux et familier d’un au-delà qui est en nous. Ça parle plein de langues, ça parle plein de sons à l’intérieur. Des multitudes de je qui sont lui ou elle, qui sont nous. Les mots sont le lien, le liant entre les hommes. Entre les hommes et les âges. Est poète celui qui entend le chant des magies anciennes et guérisseuses. Le mot. Ecrire. Un trait, une note, un cri. Instincts de survie. L’Ecriture est tout le monde, elle est à tout le monde. Faisceaux de vies et de couleurs, de mémoires et de blessures, de rêves et d’espoir. L’Ecriture est un appel. Répondre ou ne pas répondre à l’appel : telle est la question. Répondre à l’appel c’est ouvrir des portes secrètes sur le Moi et le Monde. L’Ecriture comme l’histoire d’un théâtre. Un théâtre en friches que l’on se doit de laisser à l’air libre. Un théâtre que l’on se doit de brûler à chaque mot. Un théâtre abreuvé de feu. Violenté par l’orage et caressé par l’étoile. Un théâtre ambulant. Un cœur grand « pour propager notre rage de vivre et fuir la sagesse grouillante des rues. » Lever les yeux et regarder le ciel. Nietzsche ou l’histoire de l’homme libéré, seul et tenant l’univers au bout d’un rêve. Théâtre avons-nous dit ? Mais quelle pièce jouons-nous ? Celle de l’Arbre, du Fleuve-Ecriture, de l’Anarchie Comme Battementsd’Ailes, de la Vie Comme elle vient, d’une génération minuscule et perdue dans l’immensité astrale, et tout ça sur les mêmes planches, la même scène, la même prairie, les mêmes steppes immenses et éternelles que foulent nos âmes et nos cœurs depuis le premier souffle. Nous sommes les loups d’un autre temps. Chaque chanson, chaque poème est un petit théâtre. Une pièce liant les sources souterraines du Fleuve qui depuis l’origine, depuis le chaos des mots, abreuve les fièvres et les cris qui nous tiennent en vie.

about

L’album « MEDICINALMA, les Médecines de l’Ame » est un recueil de poèmes lus et chantés sur des compositions originales explosant toutes les frontières musicales. C’est près d’une dizaine de poètes qui prêtent leur plume et leur voix à ce projet de rencontres et d’échanges porté par un verbe à la fois libertaire et sensuel, chamanique et fraternel. Un partage de notes et de mots dansant sur la flamme des luttes et visant l’ouverture des consciences. Un voyage aux milles chemins de ténèbres et d’étoiles, d’orages et de soleils libres. 33 Titres réunissant plusieurs inédits d’Armand Gatti, Bertrand Cantat, Jean-Philippe Gonot et Paul Sanda. Les ventes de ce CD seront reversées intégralement à l’association Théra’cœur.
Cette association a pour objectif d'aider et d'accompagner les gens en difficultés sociales et financières sur leur chemin thérapeutique. Elle souhaite également faire découvrir un maximum de techniques alternatives dans les domaines de la Santé et du Bien-être lors de  stages, conférences, colloques, ateliers...

The album « MEDICINALMA, Medicines of the Soul » is a collection of poems both read and sang on original compositions that are going beyond any musical boundaries. Driven by a libertarian, sensual, shamanic and fraternal language, they are about ten poets penning and singing for this project which resulsts above all from meetings and exchanges. The notes and words they share are dancing on the flame of the fights, and aim at opening consciousness. They take you on a journey with a thousand ways, to explore darkness and stars, storms and free suns. 33 titles gathering many unreleased pieces by Armand Gatti, Bertrand Cantat, Jean-Philippe Gonot and Paul Sanda. CD sales are to be fully donated to the non-profit organisation Thera’Coeur.
All the benefits of the sales are send to the non-profit organisation « Théra’coeur ». « Théra’coeur » aims at helping and supporting people facing both social and financial difficulties on their therapeutic path. This non-profit organisation also wishes to make known a maximum of alternative therapeutic approaches regarding Healthcare and Wellness, via training courses, conferences, symposium, workshops...

credits

released May 25, 2018

Auteurs : Claude Faber, Armand Gatti, Paul Sanda, Matthieu Baumier, Julie Rey, Bruno Geneste, Bertrand Cantat, Jean-Philippe Gonot
Compositeur : J.P.Gonot , L.Sassi, G.Fontaine, Chrys, S.Monbrison,T.Pradelle, S.Gemma

Réalisation: Jean-Phillipe Gonot et Laurent Sassi
Prise de son voix, choeurs, vionloncelle et pré-mixage: Antoine Perben
Mixage et Mastering: Laurent Sassi
Conception graphique et logo: Valérie Martens

Avec l’aimable autorisation des éditions Encres Vives, Mon Petit Editeur, Syllepse pour les textes de Claude Faber, Rafael de Surtis pour ceux de Jean-Philippe Gonot, Barclay pour Bertrand Cantat.

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